Cette décision de la municipalité de Montreux constitue une victoire importante pour la lutte contre le tabagisme en Suisse (...) Les articles dans 24 Heures et la Tribune de Genève ont en plus l'avantage d'exposer publiquement le scandale du sponsoring par les cigarettiers des festivals de musique très prisés par les jeunes.
Genève, le 27 janvier 2013 - La municipalité de Montreux s’est récemment prononcée, très clairement, contre la présence illégale dans un parc public de stands faisant massivement la promotion de la marque cigarettes Lucky Strike lors du Montreux Jazz Festival (voir les deux articles ci-dessous).
Les cigarettiers forcés de se faire discrets au Montreux Jazz |
Victoire d'un antitabac à Montreux |
Rappelons que le président d'OxyRomandie, Pascal Diethelm, était tombé par hasard sur les stands de British American Tobacco (BAT) faisant la promotion de cette marque de cigarettes alors qu'il se promenait au bord du lac à Montreux, un beau jour de juillet 2012. Voulant photographier avec son téléphone portable ce qu'il considérait comme une infraction manifeste à la loi vaudoise sur les procédés de réclame, il a été rudement malmené par les employés de BAT qui ont tenté physiquement de l'en empêcher et ont ensuite exigé qu'il détruise ses photos, avec menaces juridiques à l'appui - l'une des employées ayant même avancé, pour l'intimider, que son père était un avocat influent à Lausanne! (voir article dans la Tribune de Genève du 17 juillet 2012 et les photographies qui en témoignent dans sa lettre au syndic de Montreux).
Particulièrement choqué par les agissemenst du personnel de BAT à son égard, Pascal Diethelm a alors adressé une lettre à Laurent Wehrli, syndic de Montreux, en son nom propre et au nom d'OxyRomandie, pour dénoncer ces agissements inacceptables et attirer son attention sur le caractère illégal de nombreux stands Lucky Strike au bord du lac. Une lettre a aussi été envoyée au conseiller d'État Pierre-Yves Maillard, chargé du Département de la santé et de l'action sociale du canton de Vaud. A la suite de cela, le syndic de Montreux a indiqué à la presse son intention de demander un avis de droit au services juridiques cantonaux.
Après six mois d'attente, la réponse de la municipalité de Montreux est finalement parvenue à OxyRomandie le 10 janvier 2013. La municipalité ne se prononce pas sur l'attitude (qualifiée précédemment d'« inadmissible ») des employés de BAT à l'égard de Pascal Diethelm, n'ayant pas été « témoin de l'incident ». Par contre, la municipalité annonce qu'elle partage les préoccupations d'OxyRomandie concernant la présence des stands Lucky Strike dans le parc public au bord du lac et assure qu'à l'avenir, « la publicité pour les cigarettes sera confinée à l'intérieur des zones payantes de l'enceinte du festival » précisant que celles-ci « ne tombent pas sous le coup de la loi incriminée ». Cette restriction limitera beaucoup les possibilités de publicité pour Lucky Strike, car BAT, n’étant pas un sponsor principal du festival, ne pourra pas avoir une présence publicitaire qui écrase celle des autres sponsors. Il ressort par ailleurs des déclarations à la presse de la municipalité que l'avis de droit suscité par le syndic de Montreux a effectivement conclu au caractère illégal des stands dénoncés par OxyRomandie.
La décision de la municipalité de Montreux constitue une victoire importante pour la lutte contre le tabagisme en Suisse, et, accessoirement, pour OxyRomandie. Les articles dans 24 Heures et la Tribune de Genève ont en plus l'avantage d'exposer publiquement le scandale du sponsoring par les cigarettiers des festivals de musique très prisés par les jeunes. Rappelons que chaque année, l’industrie du tabac attrape dans ses filets 30'000 adolescents en Suisse – la moitié d’entre eux seront piégés à vie et un sur deux de ceux-ci mourra à cause du tabagisme, perdant en moyenne 20 années de vie.
Outre le Montreux Jazz Festival (marques Lucky Strike et Kent), les marques de tabac sont massivement présentes dans les festivals suivants (liste partielle) :
OxyRomandie est déterminée à tout faire pour mettre fin à cette situation intolérable. Nous allons maintenant mener le combat sur deux fronts. D'une part, nous continuerons à surveiller de près la situation de ces festivals de musique, en dénonçant publiquement la façon dont l’industrie du tabac s’en est emparé pour les transformer en plateformes promotionnelles de leurs produits auprès des jeunes; nous sensibiliserons les organisateurs sur le caractère néfaste de ce sponsoring et ferons pression pour qu’ils cessent cette connivence avec les cigarettiers. D'autre part, nous allons aussi soulever le problème au niveau international en collaborant avec d’autres ONG aux USA et ailleurs qui luttent contre ce phénomène du sponsoring des festivals de musique par les marques de tabac (notamment en Indonésie et dans certains pays d’Afrique) en participant à une campagne mondiale de sensibilisation des artistes pour qu’ils renoncent à s’y produire.
Il est clair qu’à terme, la seule solution envisageable est pour la Suisse de se mettre en conformité avec la Convention-cadre de l’OMS et d’interdire toutes les formes de promotion des produits du tabac, à commencer par le sponsoring, et de s’aligner ainsi sur l’ensemble des pays de la région européenne de l’OMS (c.-à-d. les pays de l’Union Européenne, ainsi que la Norvège, la Russie, la Turquie et Israel, entre autres). C’est vers ce but que tendent tous nos efforts...
Documents cités:
(pad/27.01.2013)