OxyGenève, le 30 juillet 2005 - Les journaux helvétiques ont récemment annoncé qu'une marque de cigarette « sans fumée » serait commercialisée en Suisse l'an prochain.
Pour information, nous reprenons un communiqué de presse publié par AT-Suisse (l'association faîtière des mouvements de prévention du tabagisme) en octobre 2004.
Ce communiqué indique que ce type de cigarette est loin d'être inoffensif, autant pour le fumeur actif que pour le fumeur passif.
(AT) L’Association suisse pour la prévention du tabagisme prévient que la consommation de cigarettes dites « sans fumée » génère de nombreuses substances nocives. Celles-ci nuisent à la santé des fumeurs, mais également des non fumeurs.
Lorsqu’une personne fume une cigarette normale, il y a combustion de tabac. Pour une cigarette « sans fumée » au contraire, le tabac est juste chauffé. Les substances nocives sont moins nombreuses à se propager dans l’air ambiant. Malgré tout, le fait de chauffer le tabac dégage de nombreux éléments toxiques. Ils sont à peine visibles à l’œil nu, on n’en sent pas l’odeur, mais ils nuisent à la santé des fumeurs et des fumeuses au même titre que les substances des cigarettes traditionnelles présentant les teneurs habituelles de nicotine et de goudron.
Les cigarettes « sans fumée » ne sont pas nouvelles. Il y a déjà quatre ans, le groupe cigaretier américain R.J. Reynolds comparait les substances nocives d’une cigarette « sans fumée » nommée Eclipse et celles d’une cigarette « ultra-light » traditionnelle. La cigarette « sans fumée » n’a pas obtenu de meilleurs résultats lors des mesures portant sur la fumée directement inhalée par les poumons :
- Nicotine : dans le cadre de cette comparaison, la cigarette « sans fumée » apportait la même quantité de nicotine. Cette substance génère la dépendance et a des conséquences négatives pour le cœur et la circulation sanguine.
- Goudron : les mesures ont révélé que les cigarettes « sans fumée » contiennent plus de goudron que les cigarettes « ultra-light ». Les dépôts de goudron sont à l’origine de cancers.
- Monoxyde de carbone : les tests ont révélé des taux nettement plus élevés de monoxyde de carbone pour la cigarette « sans fumée ». Le monoxyde de carbone refoule l’oxygène du corps.
Quant à la pollution subie par les non fumeurs et les non fumeuses par les fines particules en suspension dans l’air, cette comparaison a révélé une réduction globale de 82 à 87%. Toutefois, on ne sait pas précisément dans quelle mesure cette réduction concerne également les toutes petites particules. Ces dernières sont particulièrement dangereuses pour la santé. En effet, elles pénètrent dans les plus petites alvéoles pulmonaires où elles se fixent pour déclencher des maladies.
Berne, le 21 octobre 2004
En fait, ces cigarettes pourraient avoir un effet pervers. Elles suppriment les indices visuels contitués par les volutes de fumées
et réduisent l'émission dans l'atmopshère des substances détectées par l'organisme comme des signaux
de danger, signaux qui déclenchent des mécanismes et des comportements innés de protection.
Rappelons, par exemple, que le monoxyde de carbone est un gaz toxique qui est totalement inodore, incolore et insipide : il est donc indétectable.
Il est fort à craindre qu'une personne exposée à un air contaminé par du monoxyde de carbone et des particlues très fines émanant des cigarettes « sans fumée »,
n'ayant pas conscience du danger, prolonge sa présence dans l'air contaminé par les émanations de ces cigarettes, et même soit encline
à respirer plus profondément et plus abondamment cet air, dont elle ne réalise pas qu'il est pollué, pour compenser le manque d'oxygène.
A la place d'un mécanisme inné de défense, l'exposition à l'air contaminé par les émanations des cigarettes « sans fumée » risquent
de provoquer un comportement qui en augmente la dangerosité.
(Dossier 05-022 - 2005-07-30)