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Rapport du Surgeon General : Les risques de la fumée secondaire réaffirmés

Alors que les lieux sans fumée se multiplient et deviennent de plus en plus une norme planétaire, un nouveau rapport du Surgeon General des États-Unis, intitulé The Health Consequence of Involuntary Exposure to Tobacco Smoke, confirme que seuls les environnements totalement exempts de fumée protègent adéquatement les non-fumeurs puisqu’il n’existe aucun niveau d’exposition qui soit sans danger.

En un peu plus de 700 pages, ce 29e rapport sur le tabac (du principal conseiller du gouvernement américain en matière de santé publique) vient renforcer les conclusions établies il y a une vingtaine d’années. À l’époque, Charles Everett Koop signait The Health Consequences of Involuntary Smoking, le premier rapport du Surgeon General à dénoncer les effets de la fumée secondaire. Il concluait que le tabagisme passif pouvait causer le cancer du poumon chez les non-fumeurs en santé, que les enfants de parents fumeurs étaient plus susceptibles de souffrir de problèmes respiratoires et que la simple séparation entre fumeurs et non-fumeurs pouvait réduire, mais n’éliminait pas, l’exposition à la fumée de tabac.

« Les effets de la fumée secondaire sur la santé sont beaucoup plus importants que nous l’avons d’abord cru, a affirmé le Surgeon General, Richard H. Carmona, lors du dévoilement de son rapport. Les preuves scientifiques sont maintenant indiscutables : la fumée secondaire est plus qu’une simple irritation. C’est un problème de santé publique sérieux qui peut causer une mort prématurée, tant chez l’enfant que chez l’adulte non-fumeur ».

Selon cet ouvrage, les non-fumeurs qui inhalent de la fumée de tabac à la maison ou au travail augmentent de 25 à 30 % leurs risques de développer une maladie cardiaque et de 20 à 30 % ceux d’être un jour atteints d’un cancer du poumon. Le tabagisme passif peut également causer des problèmes respiratoires, des crises d’asthme, des infections aux oreilles chez les enfants et la mort subite du nourrisson.

Bien que les risques associés à la fumée secondaire fassent l’objet d’un large consensus au sein de la communauté scientifique, l’industrie du tabac tente toujours d’entretenir la controverse sur le sujet. « Elle a financé des symposiums […], soutenu des recherches qui se sont montrées biaisées et a payé des chercheurs afin qu’ils écrivent à des éditeurs pour critiquer les résultats d’études », stipule le rapport.

Les salles munies d’un système de ventilation indépendant – qui sont souvent présentées comme une alternative aux interdictions de fumer – ne sont pas à privilégier, selon The Health Consequence of Involuntary Exposure to Tobacco Smoke, puisqu’elles n’éliminent pas complètement la fumée et que même de brefs moments d’exposition peuvent causer des dommages. Les systèmes conventionels de ventilation peuvent éliminer les grosses particules, mais pas les petites particules, ni les gaz qui composent l'essentiel de la fumée passive. Ces systèmes peuvent même contribuer à répandre dans l'ensemble d'un immeuble la fumée de tabac qui contamine l'air d'une de ses pièces.

Des traces de fumée

Aux États-Unis, les restrictions sur l’usage du tabac dans certains lieux publics semblent avoir porté fruit puisque la proportion de non-fumeurs ayant un niveau de cotinine détectable est passée de 88% à 43% entre 1988 et 2001. Grâce à ce dérivé de la nicotine – détectable dans le sang, l’urine ou la salive – il est possible de déterminer si des non-fumeurs ont inhalé de la fumée de tabac. Cependant, malgré les progrès de la lutte antitabac, 126 millions d’Américains (près de la moitié de la population) y sont encore régulièrement exposés. – J.H.


Départ de Richard H. Carmona

Peu après la publication de son rapport sur les effets de la fumée secondaire, le Dr Carmona – dont le contrat à titre de Surgeon General n’a pas été renouvelé – est temporairement remplacé par Kenneth P. Moritsugu. À la suite de ce changement de garde peu ébruité, certains journaux américains ont laissé entendre que l’administration Bush, qui est financée par de nombreuses corporations, y compris celles du tabac, n’aurait pas aimé les conclusions de son dernier rapport.

Rapport de l’Institut national de santé publique du Québec

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a récemment publié un document synthèse sur le tabagisme passif. La fumée de tabac secondaire : effets sur la santé et politiques de contrôle de l’usage du tabac dans les lieux publics est en fait une recension de la littérature scientifique de plus de 200 pages (annexes incluses) dans laquelle on retrouve la liste des maladies causées par la fumée, de même qu’un survol des lois et règlements antitabac en vigueur au Canada, aux États-Unis et dans certains pays européens.

Il est possible de téléchconsulter cet ouvrage en ligne au www.inspq.qc.ca, de le commander dans sa version imprimée, ou de le télécharger en version PDF.


(Dossier 06-008 - 2006-10-12)



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